Am heutigen Tage feiern wir ein außerordentliches Jubiläum. Am Sonntag, den 6. August 1950 stürmen 300 Studierende aus zehn europäischen Ländern die deutsch-französische Grenze bei Sankt Germanshof und verbrennen in einem friedlichen Akt die zersägten Schlagbäume. Die Aktion wurde zuvor geheim in zwei mehrwöchigen Camps geplant und minutiös geprobt. Alle haben eine Rolle, alle wissen, was sie zu tun haben. In Begleitung von einigen Pressevertreter:innen fahren die jungen Aktivist:innen mit Bussen an den Grenzübergang. Die Schwarzwälder Post schreibt über das Ereignis:
„Die Grenzer treten aus ihrer Station und betrachten erstaunt das Treiben solcher vieler Besucher. Wenn sie gewusst hätten! Da plötzlich ein Schrei „Es lebe Europa“ und die bisher umherquirlende Masse wird ein einziges Instrument des Willens zur Beseitigung der Grenzen. „Europa, Europa! Es lebe Europa!“ und unter den nicht enden wollenden Rufen zersägen die jungen Europäer die Schlagbäume. Gegen diese grenzenlose Begeisterung junger Europäer können auch eiserne Schlagbäume nichts mehr ausrichten. Und die Grenzer stehen fassungslos da. Sie können weder an ihren Schlagbaum, noch in ihre Station. Eine Schar junger Europäer hält sie so umringt, dass sie nichts tun können als zu erleben, wie ihr Schlagbaum unter den „Europa“-Rufen fällt. Am Fahnenmast geht die Europa-Fahne hoch. Ein grünes „E“ auf weißem Grund. Und wie diese jungen Europäer noch den eisernen Schlagbaum zur Seite biegen – da gellt es von der andern Seite, von der Douane Wissembourg/France herüber „Vive L’Europe, Vive L’Europe“ und fahnenschwingend und den französischen Schlagbaum auf den Schultern stürmen die jungen Europäer des französischen Lagers auf uns zu. Junge Studentinnen von der Sorbonne, Studenten aus Oxford, junge Menschen aus Köln, Stuttgart, aus Mailand, Bordeaux – aus ganz Europa – fallen sich in die Arme. Tränen strömen über die braun verbrannten Wangen. Hände schütteln sich und bislang unbekannte Menschen küssen sich. „Es lebe Europa“ und „Vive L‘Europe“ klingen gemeinsam zum Himmel empor. Die jungen Europäer aus dem französischen Lager führen große Transparente mit grüner Aufschrift mit: „L’Europe est presente“ „Europa ist Gegenwart“. Und wahrlich: Europa ist Gegenwart geworden an der Grenze Deutschlands und Frankreichs.“
Was für ein Mut und was für ein Engagement! Die Jungen Europäischen Föderalist:innen Deutschland und die Jeunes Europeennes France feiern den Studentensturm auf die Grenze als einen der prägenden Momente der föderalistischen Bewegung und des überparteilichen Engagements für ein föderales Europa. Wir denken an die mutigen Aktivist:innen, die nicht nur befürchten mussten, dass die anwesenden Grenzschützer die Schlagbäume mit Gewalt verteidigen würden. Ihnen drohte Strafverfolgung und die Verpflichtung zu Reparationszahlungen. Georges Renicki war maßgeblich an der Aktion beteiligt und berichtet 1993 dem Kongress der JEF Europa: „Ich hatte im Sekretariat eine Zahlungsaufforderung über zwanzigtausend Francs wegen der Zerstörungen an der Grenze erhalten. (…) Aber ich hatte (nur) ein Stipendium über zehntausend Francs, wovon ich das Sekretariat am Leben hielt. (…) In dem Moment hatte mir jemand gesagt: „Hör mal, schick das Schuman“, der Außenminister war und ich habe sie Schuman geschickt. Schuman hat mir einige Tage später geantwortet: „Ich regele dieses Problem persönlich, machen Sie sich keine Sorgen.“
Der Sturm auf die Grenze 1950 bildete für die jungen Menschen den Grundstein für eine weitere mutige Aktion im November 1950 in Straßburg. Dort tagte der Europarat und erneut sind es die föderalistischen Aktivist:innen, die ihr „Europa der Gegenwart“ mit zivilem Ungehorsam unbeugsam einfordern. Bei der sogenannten „Sternfahrt“ versammeln sich über 5000 junge Menschen, mehrere Tausend davon überqueren ohne Pass und ohne Visum die französische Grenze, um an der Demonstration in Straßburg für ein europäisches Parlament, eine europäische Regierung und eine europäische Verfassung teilzunehmen. Bei der Rückkehr droht ihnen die Verhaftung durch die Sicherheitsbehörden.
Vieles hat sich seitdem verändert. Niemand wird heute mehr verhaftet, wenn man innerhalb der Europäischen Union ohne Pass eine Grenze übertritt und auch die Forderung nach einer europäischen Regierung und nach einem europäischen Parlament wurden inzwischen zumindest in Teilen umgesetzt. Und dennoch: Für eine echte Regierung, ein echtes Parlament und eine europäische Verfassung gilt es weiterhin zu kämpfen! Das gilt besonders in Kriegszeiten wie jetzt. Europäische Lösungen sind der einzige Weg in die Zukunft: Für die Vollendung der europäischen Idee in einem souveränen europäischen Bundesstaat!
Version française
L’assaut des frontières le 6 août 1950 : “La jeunesse européenne brûle les poteaux frontaliers”.
Aujourd’hui, nous célébrons un anniversaire très spécial dans l’histoire des Jeunes Européens. Le dimanche 6 août 1950, 300 étudiants de dix pays européens prennent d’assaut la frontière franco-allemande à Saint-Germanshof et brûlent les barrières sciées dans un acte pacifique. L’action a été planifiée et minutieusement répétée en secret lors de deux camps de plusieurs semaines en amont du 6 août. Chacune et chacun a son rôle, chacune et chacun sait ce qu’il doit faire. Accompagnés de quelques représentants de la presse, les jeunes militants se rendent en bus au poste frontière. Le Schwarzwälder Post relate l’événement :
“Les gardes-frontières sortent de leur poste et observent avec étonnement l’agitation de tant de visiteurs. S’ils avaient su ! Soudain, un cri: “Vive l’Europe” et la masse qui s’agitait jusque-là devient un instrument unique de la volonté d’abolir les frontières. “Europe, Europe ! Vive l’Europe !” et sous les cris ininterrompus, les jeunes Européens scient les barrières. Même les barrières en fer ne résistent pas à l’ enthousiasme sans limite des jeunes Européens. Et les gardes-frontières restent stupéfaits. Ils ne peuvent ni atteindre leur barrière, ni entrer dans leur poste. Une foule de jeunes Européens les encercle de telle sorte qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’assister à la chute de leur barrière sous les cris “Europe”. Au mât du drapeau, le drapeau européen se lève. Un “E” vert sur fond blanc. Et alors que ces jeunes européens sont encore en train de plier la barrière de fer sur le côté, on entend de l’autre côté, de la Douane Wissembourg/France, “Vive L’Europe, Vive L’Europe” et les jeunes européens du camp français se précipitent vers nous en brandissant le drapeau et la barrière française sur les épaules. Des jeunes étudiantes de la Sorbonne, des étudiants d’Oxford, des jeunes de Cologne, de Stuttgart, de Milan, de Bordeaux – de toute l’Europe – se tombent dans les bras. Des larmes coulent sur les joues brûlées par le soleil. Des mains se serrent et des personnes jusque-là inconnues s’embrassent. “Vive l’Europe” et “Es lebe Europa” résonnent ensemble vers le ciel. Les jeunes Européens du camp français portent de grandes banderoles avec des inscriptions vertes : “L’Europe est présente”.
Et en effet, l’Europe est désormais présente à la frontière de l’Allemagne et de la France”.
Quel courage et quel engagement ! Les Jeunes Européens Fédéralistes d’Allemagne et les Jeunes Européennes – France célèbrent l’assaut des étudiants de la frontière comme l’un des moments les plus marquants du mouvement fédéraliste et de l’engagement non partisan pour une Europe fédérale. Nous pensons aux militantes et militants courageuses et courageux qui n’avaient pas seulement à craindre que les gardes-frontières présents défendent les barrières par la force. Ils risquaient des poursuites judiciaires et l’obligation de payer des réparations.
Georges Renicki a joué un rôle déterminant dans l’action. Au congrès de la JEF Europe en 1993, il raconte : “J’avais reçu au secrétariat une demande de paiement de vingt mille francs pour les destructions à la frontière. (…) Mais j’avais (seulement) une bourse de dix mille francs, avec laquelle je faisais vivre le secrétariat. (…) A ce moment-là, quelqu’un m’avait dit : “Écoute, envoie ça à Schuman”, qui était ministre des Affaires étrangères, et je les ai envoyés à Schuman. Schuman m’a répondu quelques jours plus tard : “Je règle ce problème personnellement, ne vous inquiétez pas”.
L’assaut de la frontière en 1950 a été un moment fondateur et décisif pour une seconde action audacieuse en novembre 1950 à Strasbourg. C’est à cette date précise, que se réunit le Conseil de l’Europe et ce sont à nouveau les militantes et militants fédéralistes qui revendiquent leur “Europe du présent” par la désobéissance civile. Le “Sternfahrt” rassemble plus de 5000 jeunes. Plusieurs milliers traversent la frontière française sans passeport et sans visa, pour participer à la manifestation à Strasbourg en faveur d’un parlement européen, d’un gouvernement européen et d’une constitution européenne. A leur retour, ils risquent d’être arrêtés par les services de sécurité.
Beaucoup de choses ont changé depuis. Aujourd’hui, plus personne n’est arrêté s’il franchit une frontière sans passeport au sein de l’Union européenne. De plus, la demande d’un gouvernement et d’un parlement européens a en partie été réalisée. Néanmoins, il faut continuer à lutter pour un véritable gouvernement, un véritable parlement et une constitution européenne, en particulier en temps de guerre. Il faut des solutions européennes pour construire l’avenir : pour l’achèvement de l’idée européenne dans un État fédéral européen souverain !